Activités passées

L'histoire d'une épluchette ou ... une épluchette historique

par Jean-Claude Caron (membre N° 340)

L'Association des familles Robitaille inc. invitait ses membres à une épluchette de bblé d'Inde qui s'est tenue le dimanche 14 août 2005 à l'Hôtel Manoir de Neuville.

Ce dimanche matin 14 août 2005, le temps est incertain. Il tombe même quelques gouttes de pluie dans certains secteurs. Ça n'augure pas très bien pour une épluchette de blé d'Inde, l'ambiance de ce genre d'activité n'étant plus la même lorsqu'elle se déroule à l'intérieur.

Mais la FIERTÉ de participer à une activité de son association l'emporte sur l'incertitude du temps. Sage décision pour les quelque quarante personnes présentes au Manoir de Neuville. En effet, dès 11 heures, le soleil darde déjà ses chauds rayons et force plusieurs convives à enlever un surplus de vêtement.

Membre depuis 1999, j'ai toujours eu des contraintes m'empêchant de participer aux activités de l'Association. De ce fait, je connais très peu de Robitaille, d'où une certaine appréhension à m'immiscer dans un groupe déjà constitué. À l'arrivée, ce malaise se dissipe assez rapidement lorsque je m'intègre à un groupe de trois personnes. Aucun n'est un Robitaille; ce sont les épouses qui le sont. Quant à moi, c'est ma mère qui est une Robitaille.

Et la fête commence. Les échanges sont fraternels et, au rythme de l'arrivée des autres participantes et participants, je fraternise avec d'autres Robitaille. Rapidement, j'observe ce très grand esprit familial qui anime tout le groupe, ce qui démontre l'immense FIERTÉ d'être Robitaille, de nom ou par alliance. Déjà, je me sens membre de l'Association à part entière.

La faim ayant un impact direct sur les estomacs, le signal du début de l'épluchette se transmet rapidement parmi le groupe. Maïs sur épi, diverses sortes de salades, fromage et accompagnements d'usage remplissent vite les assiettes. Le temps magnifique nous permet de déguster ce « délice de Neuville » sur la terrasse du Manoir, au bord de ce majestueux Saint-Laurent qui fait la joie et la beauté des villes et villages limitrophes.

Bien rassasiés, nous écoutons religieusement le mot de bienvenue du président Florent. Au cours de sa prestation, après avoir présenté les administratrices et les administrateurs présents, il rend hommage à un ancien administrateur, Gilles Robitaille, qui a œuvré comme trésorier durant de nombreuses années.

Puis c'est au tour de Louise Robitaille-Roy de gratifier les membres présents d'une intéressante leçon d'histoire sur Neuville. Arrivée dans ce village à l'âge de deux ans, Louise en tombe follement amoureuse. Amour précoce, mais amour durable. Neuville, Louise l'a dans le sang. On croirait même que, comme Obélix, elle est tombée dans la marmite à son arrivée dans ce petit coin de paradis.. Quel dynamisme dans le rappel de ce que fut Neuville au début de la colonie. Implanté sur une série de terrasses faisant face au fleuve, avec ses excellentes terres agricoles, ses carrières de pierre calcaire ainsi que son chantier maritime, au 18e siècle, il n'est pas surprenant que ce territoire soit rapidement occupé. Plusieurs sites, dont l'église, de nombreuses maisons de pierre datant du régime français, le quai et le marais Provancher, en face des ilets Dombourg, méritent un arrêt prolongé dans ce beau coin du Québec.

Et l'histoire continue avec monsieur Rémi Morisset, président de la Société historique locale. Rappelant les premiers temps de Neuville, fondé en 1684, il souligne que ce village fut la troisième seigneurie implantée en Nouvelle-France. Les censitaires qui possédaient ces terres agricoles, les meilleures dans les environs de Québec, n'y résidaient pas tous en permanence. La courte distance de Québec de même que la facilité d'accès au village, grâce aux battures accueillantes, leur permettaient de voyager matin et soir, Québec n'étant qu'à une marée de distance. Tous les autres endroits, vers l'est, sont inabordables compte tenu des falaises qui jouxtent le fleuve.

Après ces intéressantes informations, nous parcourons une partie du Village pour admirer un certain nombre d'anciennes maisons de pierre. Elles ont toutes une histoire intéressante, histoire que vous pourrez apprécier en vous rendant à Neuville. La maison seigneuriale Larue (1835), la maison Gingras (1830-1840), la maison Joseph Proulx (1797), le couvent (1716) bombardé en 1775 et rebâti en 1778, la chapelle Sainte-Anne (début 1700 et rénové en 1871), le presbytère (1715) et enfin l'église elle-même sont quelques-une des édifices qui ont fait l'objet de cet autre cours d'histoire, doublé d'un cours d'architecture.

La construction de l'église Saint-François-de-Sales se prolongea de 1696 à 1715. Le chœur fur reconstruit en 1761, la nef agrandie en 1854 et la façade refaite en 1915. Le baldaquin de bois sculpté, exécuté en 1695 pour la chapelle épiscopale de Québec, fut cédé à la fabrique en 1717 par Mgr de Saint-Vallier en échange de vivres destinés aux pauvres de Québec, vue la disette qui persistait à Québec à cette époque. Heureux don qui lui valut d'être sauvegardé. En effet, la chapelle épiscopale a été complètement détruite lors du bombardement de Québec en 1759. Cette église possède aussi une collection de 26 toiles, oeuvres du réputé peintre Antoine Plamondon qui a résidé de nombreuses années à Neuville.

C'est sur l'illumination spectaculaire du baldaquin que se termine cette épluchette ... historique avec le goût d'y revenir pour en apprendre plus.

Avant de clore ce compte rendu, permettez-moi de vous livrer le fruit d'une réflexion sur un aspect de l'appartenance à une association de familles.

Dans la très grande majorité des cas, les membres d'une association de familles sont des porteurs du patrimoine, ou les conjointes ou les conjoints de ces derniers. J'ai la vague impression qu'il est plutôt rare qu'une personne adhère à une telle association en fonction du patrimoine de sa mère. A mon humble avis, c'est une lacune qui mérite d'être soulignée et ... corrigée car, dans le sang de chaque être, il y a autant de gênes qui proviennent de la mère que ceux qui proviennent du père.

En ce qui me concerne, je suis fier d'adhérer à l'Association des familles Robitaille afin de contribuer, avec les autres membres, à honorer la mémoire des ancêtres Robitaille. Si plus de québécois avaient ce souci, nos associations seraient plus fortes et plus vivantes car c'est la concrétisation du véritable sentiment d'appartenance qui fait de ces personnes des membres convaincus et actifs.

Et afin de vivre pleinement la devise de l'Association, Soyons FIERS de TRAVAILler et TRAVAILlons à conserver cette FIERté.

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Mise à jour 10 novembre 2005

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